L e contraire de la pudeur Voilà, j'ai ouvert une
L e contraire de la pudeur
Voilà, j'ai ouvert une fenêtre sur ma personne : dans cette grande ville, j'étais derrière un mur, et j'ai fait ouvrir une fenêtre. On ne me voit pas encore, car je n'ai pas encore bougé. Les passants peuvent lever la tête vers ceux qui crient leur vie vers la rue, le corps penché en avant, ou vers ceux qui installent des plantes sur le rebord.
Moi je n'ose pas encore traverser devant la vitre, j'examine cette ouverture de l'intérieur sans m'en approcher. j'ai peur de ce qu'on pourrait voir de moi, et je ne sais pas comment ça fonctionne : est-ce que ça peut m'aspirer si je m'approche trop?
Je me sens pourtant très seule, maintenant que j'ai décidé d'offrir une partie de ce qui se passe en moi.
C'est un cadeau sans destinataire particulier, il faut néamoins le choisir avec soin. A qui fera-t-il plaisir?
Dans ce jeu, même le faux sera vrai, puisque personne ne m'influencera. Les mensonges couleront de source, non pollués, non dilués.
C'est assez excitant, je suis aux commandes.; pour l'instant j'observe, cachée derrière mes volets.
